QUÉBEC, le 28 avril 2024 /CNW/ - C'est dans le but
de freiner, d'arrêter, puis d'inverser le déclin du français au
Québec que le Groupe d'action pour l'avenir de la langue française,
composé de Jean-François Roberge, ministre de la Langue française,
Christine Fréchette, ministre de l'Immigration, de la
Francisation et de l'Intégration, Mathieu Lacombe, ministre de
la Culture et des Communications, Pascale Déry, ministre de
l'Enseignement supérieur, Bernard Drainville, ministre de
l'Éducation, et Martine Biron, ministre des Relations
internationales et de la Francophonie, dévoile aujourd'hui son
Plan pour la langue française.
Le Groupe témoigne ainsi de la
ferme volonté du gouvernement de redresser la situation, à la suite
notamment de récentes études de l'Office québécois de la langue
française (OQLF) faisant état d'une baisse de l'utilisation du
français dans différentes sphères de la société québécoise.
Le Plan tient compte des cinq
principales tendances qui ont eu, au cours des dernières années, le
plus d'incidence sur la vitalité du français au Québec : la
croissance et le profil linguistique de la population immigrante,
l'hégémonie des plateformes numériques majoritairement anglophones,
la fréquentation d'établissements d'enseignement supérieur
anglophones, le faible niveau de maîtrise du français des élèves et
des étudiants et l'état de la mobilisation sociale à l'égard de la
vitalité de la langue française. Dans la foulée de ces tendances,
il identifie neuf priorités gouvernementales :
- Effectuer annuellement le suivi des indicateurs de la situation
linguistique au Québec.
- Augmenter le pourcentage de personnes issues de l'immigration
économique connaissant le français.
- Accélérer l'obtention de la résidence permanente pour les
étudiants internationaux diplômés de programmes francophones.
- Augmenter la francisation des travailleurs étrangers
temporaires et des demandeurs d'asile.
- Augmenter l'offre culturelle francophone et
son accessibilité.
- Augmenter la disponibilité et la mise en valeur des produits
francophones dans l'environnement numérique.
- Attirer et retenir un plus grand nombre d'étudiants
internationaux francophones et francotropes.
- Améliorer la maîtrise du français des élèves et des
étudiants québécois.
- Renforcer l'attachement des Québécoises et des Québécois à la
langue française et favoriser son rayonnement.
De ces neuf priorités découlent 21 mesures déjà mises en
œuvre ou qui seront déployées au cours des prochains mois pour
assurer l'avenir de la langue française. Des investissements de
603 M$ sur une période de cinq ans permettront de mettre en
œuvre les priorités et les mesures présentées dans ce plan. La mise
en œuvre de ces actions démontre l'engagement du gouvernement pour
s'assurer que le français reste bien vivant au Québec. Elles seront
portées à la fois par les ministères et organismes, les partenaires
publics et privés et les membres de la société civile.
Rappelons que les travaux du Groupe d'action pour l'avenir de la
langue française ont déjà mené le gouvernement à poser des gestes
concrets pour contrer le déclin du français :
- Connaissance du français devenue obligatoire pour tous les
immigrants économiques permanents;
- Annonce d'une exigence du français pour les travailleurs
temporaires;
- Nouvelles mesures concernant la tarification s'appliquant aux
étudiants non québécois dans le but, notamment, de renforcer le
réseau universitaire francophone;
- Développement des compétences en français de 80 % des étudiants
hors Québec inscrits dans un programme de premier cycle qui
fréquentent les universités anglophones;
- Valorisation du français à l'école;
- Formation d'un groupe d'experts pour un meilleur rayonnement de
la culture québécoise et de la langue française sur les plateformes
numériques;
- Signature d'une déclaration commune du premier ministre de la
République française, Gabriel Attal,
et du premier ministre du Québec, François Legault, pour réaffirmer
la priorité accordée à la promotion et à la protection de la langue
française.
Un suivi annuel de la situation
linguistique
Avec l'objectif de suivre avec précision la situation
linguistique du Québec, le gouvernement a par ailleurs mandaté
l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) pour mettre en place
un tableau de bord permettant de suivre de l'évolution de certains
indicateurs de la situation linguistique au Québec. Les indicateurs
traiteront notamment de la langue utilisée dans l'espace public et
au travail, de la langue de consommation des produits culturels, de
même que de la langue parlée par les immigrants et par les
étudiants étrangers. L'ISQ mènera les travaux requis pour réaliser
les enquêtes et produire les statistiques, le tout en collaboration
avec l'OQLF et le ministère de la Langue française. Le tableau de
bord permettra au gouvernement de suivre de près la situation
linguistique et de déployer au besoin d'autres actions et mesures
pour inverser le déclin du français au Québec.
Citations :
« Bien que la langue française constitue le socle de notre
histoire, de notre identité et de notre culture, tous les
indicateurs pointent vers un déclin de plus en plus prononcé du
fait français au Québec. Je suis très fier du plan que nous
présentons aujourd'hui. C'est un pas important vers une meilleure
protection et valorisation de notre langue commune. Il constitue
une feuille de route transversale pour le gouvernement. Ce plan, ce
n'est pas une finalité, c'est la continuité d'une grande offensive
du gouvernement du Québec pour assurer la vitalité du français au
Québec. D'ailleurs, d'autres actions et mesures seront déployées
par le gouvernement au fil des mois. Nous ferons tout ce qu'il
faut pour freiner, arrêter et renverser la tendance au déclin du
français. Parce qu'au Québec, l'avenir s'écrit en
français. »
M. Jean-François Roberge, ministre de la Langue
française
« Le Québec a toujours été une terre d'accueil ouverte et
inclusive. Nous pouvons en être fiers. Cependant, il faut
reconnaitre que l'immigration apporte son lot de défis pour la
pérennité de la langue française. En soutenant la francisation des
personnes immigrantes et en ciblant une immigration francophone et
francotrope, nous aidons non seulement à l'essor du français sur
notre territoire, mais nous leur offrons également un excellent
moyen de mieux comprendre notre culture et de participer pleinement
à notre société. »
Mme Christine Fréchette, ministre de
l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration
« Nous devons agir pour favoriser et promouvoir la culture
en français dès le plus jeune âge, et continuer de le faire auprès
de nos adolescentes et adolescents et de nos jeunes adultes. Lire,
regarder, écouter, s'émouvoir en français, c'est permettre à notre
riche culture québécoise francophone de vivre. Nous poserons des
actions pour la faire rayonner sous toutes ses formes. J'ai
d'ailleurs pour ambition de déposer un projet de loi portant sur la
découvrabilité des contenus culturels francophones dans un contexte
numérique. »
M. Mathieu Lacombe, ministre de la Culture et des
Communications et ministre responsable de la Jeunesse
« Nous avons posé un geste fort en annonçant des
changements aux frais de scolarité pour les étudiants non
québécois. Cette mesure aura des impacts positifs sur la
fréquentation des universités francophones et j'en suis très fière.
Il est démontré qu'étudier dans une langue incite à travailler dans
cette même langue. Ainsi, en exigeant des efforts visant le
développement de compétences en français des étudiants hors Québec
qui fréquentent nos universités anglophones, on vient les
encourager à choisir notre langue commune non seulement pour
apprendre, mais aussi pour vivre et travailler en
français. »
Mme Pascale Déry, ministre de l'Enseignement
supérieur
« Être fier de sa langue, c'est d'abord et avant tout la
connaître. La réussite scolaire des jeunes passe impérativement par
une meilleure maîtrise de la langue, que ce soit à l'écrit, à
l'oral ou en lecture, et nos écoles sont des acteurs de première
importance. Les actions qui seront déployées viseront autant les
élèves que le personnel enseignant. Misons sur l'apprentissage pour
favoriser un attachement à notre langue commune dès le plus jeune
âge! »
M. Bernard Drainville, ministre de l'Éducation
« Nous sommes le vaisseau amiral de la langue française en
Amérique. Cette langue nous distingue du reste du continent et du
reste du monde. Je m'engage donc à promouvoir l'usage du français à
l'international, à multiplier les échanges éducatifs et culturels
dans la langue de Molière et à ce que le Québec soit un leader à
l'intérieur de l'Organisation internationale de la
francophonie. »
Mme Martine Biron, ministre des Relations
internationales et de la Francophonie
Liens connexes :
Plan pour la langue française
SOURCE Cabinet du ministre de la Langue française